(Par continuité)

 

Je t'explique : 

 

En 2021, Le projet le Sourire/ il Sorriso (projet franco-italien qui relie la ville de Nanterre à la ville de Pesaro via des sourires de fils) malgré l'invitation de l'adjoint au maire de Pesaro, n'a finalement pas retrouvé la terre des pesarais.

 

Immense déception pour moi.

(Le pilotage de projet contient ses parts douloureuses) 

 

(C'était aussi un projet autour du lien et de l'échange)

 

Constat : 

J'ai cette matière précieuse avec moi : le fruit de 15 jours de résidence artistique à sillonner les pierres, édifices, ruelles, rues de la ville italienne pour installer/ expérimenter des mises en scènes des sourires précieux de Nanterre, soit pour résultat matériel = une édition limitée de cartes postales.(entre autre), mais sans perspective de restitution, de retour aux sources.

 

Nous sommes 3 ans après mon  unique (du coup) voyage à Pesaro. Date pour date.

 

Oh oui quelle frustration pour moi de ne pas avoir pu les faire revenir à Pesaro, ces cartes postales de mise en scène, ces petits objets concentrés de toute une histoire ! De ne pas avoir pu les restituer aux participants italiens !! Qui sait qu'elles existent ?

Elles restaient dans le silence.

 

(Le pilotage, ici est tout à fait différent ! Zéro soucis, vous reverrez vos larmes !) (et sous une forme ré-interprétée !) ( pour ceux dont mes props auraient pu généer une inquiétude projective !)

 

donc ....

 

Et puis ....

[E X I S T E R]
a démarré.

Mon amie Maud (psychomotricienne de son état)-au détour d'une de nos nombreuses et passionnantes conversations- me parle de "principe de continuité" qui est un principe en psychologie ...

 

 

Ça résonne immédiatement.

 

Ces mots, je ne les utilisais pas .... mais leur concept m'est pourtant si familier. 

 

En effet, j'ai toujours usé de continuité. Faire des clins d'œil à chaque projet, les uns dans les autres, comme des tables gigognes, faire le tour de mes idées pour délimiter le contour de ma pensée, qui se déroule de manière constante, comme la pelote d'un concept finalement toujours cohérent...que je regarde et appréhende sous différents angles... c'est ma manière de faire.

Ainsi, je pars toujours de l'existant, comme on part d'un terreau.... loin très loin d'oeuvrer à partir d'une page blanche... sans appui. 

 

Ça roule en moi.

Ça fait sa place .

Et tout me devient naturel.

 

Alors j'ai eu grand plaisir à vous envoyer des sourires contre vos larmes. 

Et ça m'a paru juste.

Un acte réconfortant.

 

Tellement en continuité.

Tellement cohérent, finalement.

 

Certes les pesarais ne les auront jamais eu en main, mais vous les aurez pour eux !

Des sourires en main contre des larmes qui circulent.

Continuité et circuit.

 

Ça avait du sens. 

 

J'ai beaucoup aimé vous les envoyer car il vous donne aussi en filigrane, un indice de la continuité du projet... Que deviendront-t-elles, vos larmes ?

Des mises en scène ?

Des forêts de larmes ? Des sculptures ? 

Des images ? Des cartes postales aussi ?

Autre chose...

Moi seule le sait (ou pas encore tout à fait) ...

 

Je vous remercie d'ailleurs chacun /chacune pour votre part de fantaisie, pour votre curiosité et de me permettre de travailler dans un contexte que je façonne et qui, à votre façon, me donne à la fois beaucoup d'inconnu et de certitude. 

 

Merci pour cette expérience artistique d'équilibriste inédite et familière.

 

 

Je suis vivante avec vous.

 

[ E X I S T E R ]

 

A bientôt pour de prochaines réflexions.